Traité d’athéologie

Titre d’un livre de Michel Onfray publié par Grasset en 2005. A la fin de ce livre, je ressens, comme si souvent après mes lectures, un goût amer qui tient en partie au sentiment d’avoir passé à côté du plaisir au sens fort, plaisir qu’aurait procuré une pensée arc-boutée à une réflexion historique documentée. Un peu fort de café qu’un thuriféraire de l’hédonisme nous serve du marc.

Ce livre a de quoi faire à vitupérer les trois monothéismes. Il s’escrime à montrer que ces religions sont à l’origine des horreurs commises par les hommes ou de leur systématisation. Que les religions et leurs livres sont humains, qui n’en conviendrait? Que le monothéisme permet la concentration des moyens politiques et militaires (mais pas scientifiques?), aussi bien. Quant à ce qu’il appelle de ses vœux, la tolérance et autres vertus délectables qui accompagneront un renouvellement de l’épicurisme matérialiste et du rationalisme, voyons voir combien d’Epicures, de Sénèques et de Marc-Aurèles le capitalisme pourra nous offrir et si cela peut se faire dans la paix.

Etait-il nécessaire de faire du Feuerbach nietzschéen maintenant? Je crois comprendre que son hédonisme vise à se démarquer de la passion pour la consommation qui s’étend partout, mais pourquoi son livre ne rendrait-il pas service aux gérants de cet hédonisme de bas étage? En tout cas il ne les dérangera pas.