Quote from Louis Guilloux’s La confrontation (Paris: Gallimard, 1967), 60–61:

Mon dieu que faut-il de plus à un homme qu’un toit pour le garantir de la grêle? Le feu, sans lequel le toit n’est rien. Çà et là je voyais fumer des cheminées. Mais le feu et le toit ne sont rien sans le pain. Il y avait partout des champs prêts pour les semailles. Oui, mais … et les rêves? Qui manque de pain ne rêve plus d’autre chose et quelle est la première des choses? Le pain ou le rêve? Et qu’est-ce que tout cela sans la laine? Surtout sans la main qui travaille et qui donne, qui caresse et qui protège…

Vieux verger? Talus, et de l’autre côté? clairière dans ces herbes folles. Vieux troncs pourrissants, sureaux à sarbacanes, et ruisseau possible dans le lointain, c’est-à-dire argent et “surpassing” fluidité au fond d’un village plein. Champ au-delà: lin comme dans “derniers champs de lin”. Et ces quelques violettes inattendues. Qu’est-ce qui est inattendu? La rondeur des feuilles, le vert ni trop sombre ni trop clair qui équilibre mon idée du vert, la façon dont ces feuilles forment parapluie, et les fleurs elles-mêmes à découvrir dans le bouquet. Loin / dans un endroit innommable, une marge. Et le parfum? Le vent? C’est ce qu’il faudrait dire.

Far away in Santa Cruz, we talk, walk, joke about old bones, share a hamburger, potato salad and pie, feel hearts beat and expand and dance.

Catholic and Protestant views of real presence are still opposed and played with by the most surprising of authors, who surely would rebel against the idea of being cast in theologians’ roles. But here is for instance Segal, a specialist of ancient theater:

The major interpretative division that affects (and afflicts) classicists … is that between a historicist and a linguisti-semiotic model. In the former the text contains a message (however complex) about a world outside itself that the critic can discover. In the latter the text is a construct of conventions and operations which relate to other families of texts (other such constructs) rather than to a final historical truth. Meaning, in the semiotic model, is not something immanent in the text itself; it is a construct dependent on the context(s) into which the interpreter decodes the text’s networks of relations (psychological, political, sociological, etc.).^[1]

It is a language of theologians! The fire and smoke—more of the second than the first—of structuralism, post-structuralism and post-modernism have dissipated. The fundamental problem remains: does the rose have a smell, that I recognize and yet find potent and mysterious in the act of smelling it (and calling others to share), or is it all a figure of un-reachable realities (still, Lutheran or Kantian realities)? Real presence or pure figuration?

Montaigne’s passage below still applies, surprisingly, to modern and post-modern critics:

The injudicious writers of our century who scatter about their valueless works whole passages from old authors, in order to increase their own reputations, do just the reverse. For the infinitely greater brilliance of the ancients makes their own stuff look so pale, dull, and ugly that they lose much more than they gain.

I had a little romance with Fakebook that didn’t last long. The enforced brevity of messages, apparent dispersion of interests (concentrated along predictable axes), flattening impression I got when reading even very interesting notes and comments on the pages of some engaged and engaging people, not to mention the absence of control over security and privacy, plus the time spent reading junk, were problematic. The hearsay that FB removes from its pages any information regarding the proper way to request complete erasure of one’s account (photos, data, etc.) led me to do that: request a complete erasure of my account rather than deactivation.

The way to erase your account is: go to this link and proceed. Then wait fifteen days before checking again (I believe any attempt to check before two weeks, including going back to the link above, which takes you to FB, will nullify your request to erase your account).

Old problem, on the difference between a language and a dialect: in 1945, the Yiddish linguist Max Weinreich formulated the much quoted metaphor (in Yiddish): ׀א שפראך יז א דיאלעקט מיט אן ארמײ ון א פלוט “Der yivo un di problemen fun undzer tsayt,” ײווא בלעטער (Yivo-bleter) 25.1 (1945), 13. The attribution of this quote is much disputed, however. I have seen it attributed to J. Fishman, the socio-linguist, who was an early student of Weinreich and may have originated the saying in a conversation. Anyone in the know care to comment?

em fenn c’hoazh. Fiñv an avel a vounta an den dreist da daolioù houarn ar c’hafe, war an aod, pell, dirak ar Reoù. Un devez goañv, na riv na domm, damm stouvet an oabl.

Palm Sunday today. A few rooms are empty at the place. On a crucifix in one of them, a dry twig of boxwood. The television is on, with ads for soaps, cars, promises of health and wealth. We eat, talk a bit, walk, sit, touch. Hosanna filio David.

Désenchantement du monde et disparition des dieux: Hölderlin mieux que Schiller préfigurerait un mouvement général à étudier en détail (et j’espère que c’est déjà fait). Je pense aux mouvements de l’âme de l’enfant qui, au retour de la messe du dimanche des Rameaux, plantait ses brins de buis bénit dans la mousse des talus à l’entrée des champs. Se les réappropriait-on ainsi, quel que fût le régime de propriété? La terre fumée retournée par la charrue luisante et toute belle dans sa nouvelle peau en tirait sa force pour une autre année. Les talus n’existent plus, les poteaux de granite gris sont devenus des bancs ou des supports de palissade autour de maisons trop neuves, le buis n’est que haie, les bois sculptés objets de commerce.

Une belle pelouse au pied d’un petit phare-musée descend vers la mer et rappelle aux amoureux de surfing, de pêche et de navigation, et aux amoureux tout court, que la terre derrière eux est cultivée, semée, exploitée, jusqu’aux falaises les plus sauvages, selon le désir. Nous sommes tous venus là au détour d’une μηχανή, ruse ou intrigue mais aussi moyen.

A propos de la nature et ajoutai-je des Rameaux, j’avais lu ceci dans le chapitre “les dieux de la Grèce” du livre de Pierre Hadot, Le voile d’Isis. Essai sur l’histoire de l’idée de Nature (Paris: Gallimard, 2004):

«Ne faire qu’un avec toutes choses vivantes, retourner, par un radieux oubli de soi, dans le Tout de la Nature.» C’est en ces termes que l’Hypérion de Hölderlin exprime l’extase rousseauiste. Hölderlin est ainsi, finalement, lui aussi, un témoin de cette modification de la perception de la nature, qui s’effectue au temps de Goethe et de Schelling et dont nous reparlerons plus loin. Au début du xixe siècle, la métaphore des voiles et des secrets de la nature s’efface de plus en plus, pour faire place à l’émerveillement devant une Nature sans voile, devenue désormais, selon l’expression de Goethe, «mystérieuse au grand jour», dans la nudité de sa présence. À la représentation polythéiste de la poésie traditionnelle se substitue le sentiment panthéistique d’une Nature qui, nous aurons à le redire, remplit l’homme d’un frisson sacré. (pp. 100–101)